Journées Intersexes 2017

Journées Intersexes 2017

Sous le patronnage de / Unter der Schirmherrschaft von
Madame la Ministre de la Santé Lydia Mutsch
Avec le soutien de / Mit Unterstützung von
Monsieur le Commissaire aux Droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, Nils Muižnieks
Institut de Formation de l’Education Nationale – Ombuds-Comité fir d’Rechter vum Kand
Centre pour l’égalité de traitement – Commission consultative des Droits de l’Homme
Centre Culturel de Rencontre Abbaye de Neumünster
Festival de Cinéma Douarnenez

Français

Les journées intersexes.
Santé, Education et Droits humains
ont eu lieu les 20 et 21 mars 2017

Introduction

Les Journées Intersexes : Santé, Education et Droits humains visent à dépasser le tabou pesant sur l’existence des personnes intersexuées, qui sont des personnes nées avec des variations des caractéristiques sexuées, certaines tenant à la fois du féminin et du masculin, ou bien n‘étant pas entièrement l’un ou l’autre, ou bien encore n‘étant ni l’un ni l’autre. Les caractéristiques sexuées et les corps des personnes intersexes sont des variations saines et naturelles des sexes humains. Selon certaines estimations ( * ), jusqu’à 1,7 % des êtres humains présenteraient des variations du développement sexué.

Il en résulte que près de 9.800 personnes seraient concernées au Luxembourg, pour une population de 576 000 habitant.e.xs. Appliqué aux 6.115 naissances enregistrées au Luxembourg en 2015 s’agissant des personnes résidentes, ce pourcentage donnerait 104 naissances.

Les variations des caractéristiques sexuées peuvent devenir visibles à différents moments de la vie : en période prénatale, durant l’enfance, à la naissance, à la puberté ou à l’âge adulte. Une personne peut s’en rendre compte très tôt ou bien plus tard au cours de sa vie, ou encore jamais. Ce qui est dit à ce sujet à la personne et à sa famille est déterminant.

Une question cruciale abordée tout au long des Journées intersexes sera celle des traitements chirurgicaux et hormonaux non consensuels sur des enfants et adultes présentant des variations du développement sexué et de leurs répercussions sur la santé, l’éducation, à l’école et dans les relations intrafamiliales, affectives et sociales, etc.

Les recommandations de l’ONU, du Conseil de l’Europe, de la Commission nationale d’éthique dans le domaine de la médecine humaine (Suisse) et la Déclaration de Malte constitueront un fil directeur de l’ensemble des Journées.

( * ) Source : Fausto-Sterling, A. (2012) : « Corps en tous genres. La dualité des sexes à l’épreuve de la science.»

Contexte

Les professionnel.le.xs de la santé sont peu préparé.e.xs pour gérer sereinement, de façon non pathologisante et adéquate les rencontres avec des enfants et adultes présentant des variations du développement sexué.

La première difficulté commence avec les mots à employer. Quelles peuvent être les alternatives à la terminologie médicale DSD (Disorder of Sex Development) ?

La pathologisation consiste à déclarer un état comme étant pathologique c’est à dire relevant du domaine de la maladie. Elle est problématique parce qu’elle amène à corriger sur les plans chirurgicaux et hormonaux des corps sains, sans consentement éclairé, et qu’elle est stigmatisante. Comment sortir d’un regard pathologisant pour accueillir avec bienveillance la diversité des êtres humains dans une perspective positive ? Se pose aussi et surtout la question du respect de l’intégrité physique. Le 26 octobre 2016, Journée de la visibilité intersexe, plusieurs organes de défense des droits humains, y compris le Comité contre la torture et le Comité des droits de l’enfant de l’ONU, ont formulé ce constat ( * ) :

” […] Dans beaucoup de pays, les bébés, enfants et adolescents intersexes sont soumis à des chirurgies, des traitements hormonaux et d’autres procédures sans nécessité médicale, pour essayer de changer de force leur apparence pour être conforme avec les attentes de la société sur les corps féminins et masculins. Lorsque, comme cela est souvent le cas, ces procédures sont effectuées sans le plein consentement, libre et éclairé de la personne concernée, elles constituent des violations des droits humains fondamentaux. […] Ces procédures sont fréquemment justifiées sur la base de préjugés sociaux, de la stigmatisation des corps intersexes et des exigences administratives pour assigner le sexe lors de l’enregistrement de la naissance. […] Les enfants et les adultes intersexes doivent être les seuls qui décident s’ils souhaitent modifier l’apparence de leur propre corps – dans le cas des enfants, quand ils ont l’âge ou quand ils sont assez matures pour prendre une décision éclairée par eux-mêmes. […] “

( * ) Communiqué conjoint d’expert.e.xs de l’ONU, du Conseil de l’Europe, de la Commission africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et de la Commission interaméricaine des droits de l’homme.

Au Luxembourg, aucune personne intersexuée ne s‘exprime publiquement. Il n’y a pas non plus de chiffres officiels sur les naissances d’enfants intersexués et sur les pratiques médicales. Ce tabou presque absolu entraîne une invisibilité presque totale des personnes intersexuées et de leurs familles dans l’espace public.

De même, dans le système éducatif et dans les programmes scolaires, les enfants intersexués sont quasiment invisibles. Si la thématique intersexe est évoquée dans le cours de biologie, c’est en tant que malformation, maladie. En théorie donc, cela signifierait que les enseignant.e.xs pourraient ne pas se sentir concerné.e.xs. Cependant, le Luxembourg ne peut pas être considéré comme un territoire sans personnes intersexuées.

En raison d’expériences traumatisantes résultant notamment des pratiques médicales, les enfants présentant des variations intersexes ont souvent des comportements qui attirent l’attention et une suicidalité élevée. La question se pose alors de savoir quel rôle les professionnel.le.xs de l’éducation peuvent jouer vis-à- vis de ces enfants et comment illes peuvent prendre en compte leurs besoins.

Intervenant.e.xs

En présence et avec les témoignages de :

Daniela Truffer, Experte par expérience, StopIGM.org, Suisse • http://stopigm.org
Kris Günther, Expert par expérience, Organisation Internationale des Intersexes OII-Europe, Belgique. • http://oiieurope.org • https://www.facebook.com/kris.gunther.1 • http://intersex.be/

Ciné-débat autour du film Intersexion


http://www.intersexionfilm.com/
Un documentaire non conventionnel et très touchant de Grant Lahood sur la vie des personnes intersexes dans un monde masculin ou féminin, suivi d’un débat en français avec Kris Günther et Daniela Truffer. Des questions pourront être posées en allemand.

” Est-ce une fille ou un garçon? ” – Telle est bien la première question que posent les parents à la naissance de leur enfant. Qu’en est-il si les médecins ne peuvent pas répondre clairement?

Intersexion va au-delà du secret, voire de la honte qui entoure encore aujourd’hui les nombreuses naissances intersexuées et explore comment ces personnes aux organes “ambigus” se frayent un chemin, tant bien que mal, à travers l’enfance, l’adolescence, les relations et l’âge adulte alors qu’elles ne rentrent pas dans les catégories du modèle binaire mâle ou femelle dans lequel nos sociétés veulent classer tout individu. Avec un mélange de rires et de pleurs, des personnes intersexes venues d’horizons très divers nous racontent leur itinéraire dans ce documentaire non conventionnel sur la vie de ces personnes dans un monde masculin ou féminin. Ce film a été distingué par de nombreuses récompenses.

Nouvelle Zélande, 2012 / genre : documentaire, biographie / Langue(s) : version originale en anglais avec sous-titres en français / Réalisateur : Grant Lahood / Producteur : John Keir, Ponsonby Productions Ltd / Avec : Mani Mitchell (présentateur)

 

Deutsch

Intersex-Tagung.
Gesundheit, Erziehung und Menschenrechte
20. und 21. März 2017

Einführung

Bei der Intersex-Tagung: Gesundheit, Erziehung und Menschenrechte geht es darum, das Tabu zu überwinden, das auf intergeschlechtlichen Menschen lastet. Sie werden mit Variationen von Geschlechtsmerkmalen geboren, die weiblich und männlich zugleich, nicht ganz weiblich oder männlich, oder weder weiblich noch männlich sein können. Diese Geschlechtsmerkmale und Körper sind gesunde und natürliche Variationen menschlicher Geschlechter. Gemäß Schätzungen ( * ) weisen bis zu 1,7% aller Menschen Varianten der Geschlechtsentwicklung auf.

Danach müsste es in Luxemburg bei einer Bevölkerungsgröße von 576.000 Einwohner_innen nahezu 9.800 Menschen mit diesen Geschlechtsentwicklungen geben. Bezüglich der Neugeborenen, deren Eltern in Luxemburg wohnen, müssten 2015 bei einer Anzahl von 6.115 Geburten 104 Kinder mit einer der Varianten geboren worden sein.

Diese Geschlechtsentwicklungen können zu unterschiedlichen Zeitpunkten des Lebens sichtbar werden: vorgeburtlich, bei der Geburt, während der Kindheit, in der Pubertät oder im Erwachsenenalter. Eine Person kann bereits in der frühen Kindheit oder erst im späteren Leben erkennen, oder nie, dass sie intergeschlechtlich ist. Entscheidend ist, ob und was ihr und ihrer Familie bzgl. ihrer Variation der Geschlechtsentwicklung mitgeteilt wird.

Eine wesentliche Frage, die bei der Tagung angesprochen wird, ist die Frage chirurgischer und hormoneller Behandlungen bei nichteinwilligungsfähigen Kindern und Erwachsenen mit Varianten der Geschlechtsentwicklung sowie ihre Auswirkungen auf Gesundheit, Erziehung, Schule sowie auf familiäre, affektive und soziale Beziehungen usw.

Leitfaden der Tagung sind die Empfehlungen der UNO, des Europarates und der Schweizerischen Nationalen Ethikkommission im Bereich der Humanmedizin sowie die Erklärung von Malta.

( * ) Quelle : Fausto-Sterling, A. (2000) : «Sexing the body: gender politics and the construction of sexuality.»

Podiumsdiskussion zum Film Intersexion

http://www.intersexionfilm.com/

Ein unkonventioneller und berührender Dokumentarfilm von Grant Lahood über das Leben von Intersex-Personen in einer Welt, in der es nur weiblich oder männlich gibt, gefolgt von einer Diskussion in französischer Sprache mit Kris Günther und Daniela Truffer. Fragen können auch in deutscher Sprache gestellt werden.

” Ist es ein Mädchen oder ein Junge? ” Das ist die erste Frage, die sich Eltern bei der Geburt ihres Kindes stellen. Aber was ist, wenn die Ärzte diese Frage nicht genau beantworten können?

Intersexion blickt hinter das Geheimnis und die Peinlichkeit, die bei intersexuellen Geburten empfunden wird, und zeigt, wie die Personen mit “uneindeutigen” Organen ihren Weg durch Kindheit, Jugend und Erwachsensein finden, da sie nicht in das Mann-Frau-Modell passen, an dem sich unsere Gesellschaft orientiert. Zwischen Lachen und Weinen erzählen Intersex-Menschen in diesem unkonventionellen Dokumentarfilm ihre Geschichte. Dieser berührende Film wurde mit mehreren Preisen ausgezeichnet.

Intersex, Gesundheit und Schutz der Rechte – Brechen eines Tabus

Kontext

Professionelle des Gesundheitssystems sind wenig darauf vorbereitet, in nicht pathologisierender Weise ruhig und sachgemäß mit Kindern und Erwachsenen, die Varianten der Geschlechtsentwicklung aufweisen, umzugehen.

Die erste Schwierigkeit beginnt mit der Wortwahl. Welche Alternativen gibt es zu der medizinischen Terminologie DSD (engl. Disorder of Sex Development, dt. Störungen der Geschlechtsentwicklung) ?

Die Pathologisierung (d.h. einen Zustand für krank erklären) ist problematisch, da sie dazu führt, gesunde Körper ohne aufgeklärte Einwilligung chirurgisch und hormonell zu korrigieren, und stigmatisierend ist. Wie aus einer pathologisierenden Sichtweise herauskommen, um aus einer positiven Perspektive heraus die Diversität der Menschen mit Wohlwollen zu empfangen? Zudem und vor allem stellt sich die Frage der körperlichen Integrität. Am 26. Oktober 2016, dem Tag der Sichtbarkeit von Intersex-Menschen, haben verschiedene Menschenrechtsorgane, unter ihnen das Komitee gegen Folter und das Kinderrechtskomitee der UNO, Folgendes festgestellt ( * ) :

” […] In vielen Ländern werden intergeschlechtliche Säuglinge, Kinder und Heranwachsende chirurgischen, hormonellen und anderen medizinischen Maßnahmen unterworfen, die keiner medizinischen Notwendigkeit unterliegen und in erzwungener Weise darauf abzielen, ihre Erscheinung gemäß sozialer Erwartungen bezüglich weiblicher und männlicher Körper zu gestalten. Wenn, was oft der Fall ist, diese Prozeduren ohne volle, freie und aufgeklärte Einwilligung der betreffenden Person ausgeführt werden, stellen sie eine Verletzung der Grundrechte dar […] Diese Prozeduren werden oftmals mit sozialen Vorurteilen, der Stigmatisierung intergeschlechtlicher Körper und administrativen Erfordernissen gerechtfertigt, um anlässlich des Geburtseintrages das Geschlecht zuzuweisen […] Intersex-Kinder und Erwachsene sollten die Einzigen sein, die entscheiden, ob sie die Erscheinung ihres eigenen Körpers verändern möchten – im Falle von Kindern, wann sie das Alter haben oder sie reif genug sind, um ihrerseits eine aufgeklärte Entscheidung zu treffen. […] ”

( * ) Gemeinsame Mitteilung von Expert_innen aus der UNO, dem Europarat, der Afrikanischen Kommission für Menschenrechte und die Rechte der Völker sowie der Interamerikanischen Kommission für Menschenrechte

In Luxemburg gibt es keine Intersex-Menschen, die sich öffentlich äußern. Auch fehlen offizielle Zahlen zu Geburten von IntersexKindern sowie zur medizinischen Praxis. Dieses nahezu absolute Tabu führt zu einer vollständigen Unsichtbarkeit von Intersex-Menschen und ihren Familien im öffentlichen Raum.

Auch im Erziehungssystem und im Lehrstoff sind Intersex-Kinder kaum sichtbar. Wird Intersex im Biologieunterricht überhaupt angesprochen, dann als Fehlbildung mit Krankheitswert. Theoretisch würde dies bedeuten, dass Lehrende vermeintlich nichts mit IntersexKindern zu tun hätten. Es ist jedoch davon auszugehen, dass auch Luxemburg keine Intersex-freie Zone ist.

Da Kinder mit Intersex-Variationen aufgrund traumatischer Erfahrungen nicht zuletzt durch die medizinische Praxis oft Verhaltensauffälligkeiten und eine erhöhte Suizidalität zeigen, stellt sich die Frage, welche Rolle Professionelle im Erziehungsbereich gegenüber diesen Kindern einnehmen können, um ihren Bedürfnissen Rechnung zu tragen.

Referent_innen

In Anwesenheit und mit Erfahrungsberichten von

Daniela Truffer, Erfahrungsexpertin, StopIGM.org, Schweiz • http://stopigm.org
Kris Günther, Erfahrungsexperte, OII- Europa, Belgien. • http://oiieurope.orghttps://www.facebook.com/kris.gunther.1http://intersex.be/

Organisation

 

logo Intersex and TransGender Luxembourg Logo Planninf Familial
logo Association Luxembourgeoise des Pédagogues Curatifs Logo Initiativ Liewensufank

 

Resources

Press

→ Revue N° 10 – Das dritte Geschlecht – über das Tabuthema Intersexualität und mit welchen Schwierigkeiten die Betroffenen leben müssen.

Next Events

Portugal (Porto)

→ 23-25.03.2017
Intersexualities : Crossing Bodies, Crossing Borders
Organisation : Faculty of Letters of the University of Porto
http://intersexualidades.ilcml.com/en/

Autriche (Vienne)

→ 30-31.03.2017
Community Event ( intersex people only )

→ 01.04.2017
Intersex Conference & Party ( open to the public )
Organisation : OII Europe
https://oiieurope.org/intersex-community-event-vienna-2017

Pays-Bas (Amsterdam)

→ 20-23.04.2017
4th International Intersex Forum
Organisation : NNID et ILGA
http://ilga.org/4th-international-intersex-forum-april-2017/

France (Paris)

→ 24.06.2017
Colloque : De l’hermaphrodisme à l’intersexuation
Organisation : Benjamin Moron-Puech ( Université Paris II et d’Aix-Marseille / CNRS ) et Nicolas Vallée ( Université Paris VII ), avec le soutien des professeurs Laurie Laufer ( Université Paris VII ) et Éric Fassin ( Université Paris VIII )
Lieu : Université Paris VII, amphithéâtre Alan Turing

France (Douarnenez)

→ 18-26.08.2017
Festival de Cinéma Douarnenez, avec une sélection de films et débats sur la thématique intersexe
Programme détaillé à venir.
http://www.festival-douarnenez.com/fr/

A venir : Documentaire “Entre deux sexes” de Régine Abadia ( France, 2017 ) – diffusion prévue sur ARTE